contexte par mona

Séoul respire et tout s'étouffe. Le jour, respiration régulière. Les autos se bousculent dans les rues, les métros crissent contre les rails, les foulent se heurtent aux intersections. Puis il y a les resplendissant, ceux aux broches incrustées de pierres précieuses, ceux au regard qui jamais ne quitte les cieux, ceux qui ne se mêlent pas tant au tumulte de la ville insomniaque –eux ne s’étouffe pas avec le reste.
Parce qu’il n’y a pas tant d’yeux qui la regardent, Séoul, depuis tout bas. Juste des curieux, des aventureux - souvent les esprits neufs, les âmes étouffées par les traditions désuètes - qui font tâchent dans la ville trop moderne. Car ce sont les liasses des précieux qui règnent sur la ville. Ceux-là observent la capitale coréenne, débarrassent les rues des indésirables, détruisent en quelques mots les Icares qui cherchent à dorer leurs ailes immaculées.
Effet de nuit, on sort les néons, tombent les masques, hurlent les mères qui retrouvent les lits vides de leurs gosses en transition vers une vie adulte qui les effraie. Ils le feront qu’une fois. Deux fois. Trois fois. Les classes sociales se mêlent, les quartiers ont les frontières qui s’effacent. La jeunesse respire, bercée par la nocturne symphonie. La routine nocturne ne passe cependant pas inaperçu car une plume avide observe les Séoulites.
Mais quels Séoulites ? Rois et reines d’une pyramide que chacun rêve de gravir ; filles et fils de ceux qui usent de leur fortune comme bouclier contre l’infamie. La jeunesse flavescente bercée par les rues d’une capitale qu’ils pensent avoir dans la paume de leurs mains.
Cartes de ce jeu pernicieux, vous êtes rois et reines de ce royaume. La haute société de demain, le regard hautain, l’apparat précieux, l’aura du bourgeois. Le talon qui piétine les obstacles, rythmé par une ambition que l’on vous injecte à la naissance dans ce corps qui parfois n’en peut plus. Si l’argent ne fait pas le bonheur des autres ; il se doit de faire le vôtre.